Résistance polonaise en Saône-et-Loire

Résistance polonaise en Saône-et-Loire

février 2013 : Wladyslawa Grobelna (épouse Gillot)

 

"Claudine" n'est plus

 

Le 13 février 2013 étaient enterrée au cimetière de Sanvignes celle qui fut l'agent de liaison du maquis Mickiewicz : Wladyslawa Grobelna, épouse Gillot.

 

 

Née le 17 juin 1922 à Przyjmo, près de Kielce (Pologne), elle suit avec sa famille la grande émigration vers la France ; la famille est installée dans le quartier du Magny, où Wladyslawa et sa sœur cadette fréquentent l'école franco-polonaise de la mine. La famille est bien intégrée dans le milieu très catholique, mais la maman (Marja, née en 1899) est sensible à l'action de la section polonaise de la CGT et de son université ouvrière TUR ; elle prend ainsi la tête du cercle des femmes qui se met en place en 1937 et anime le petit groupe des "scouts rouges" auquel participent ses deux filles. 

L'occupation venue, c'est le père, Bronislaw, né en 1902, qui s'engage d'abord comme propagandiste de la MOI ; Wladyslawa suit son exemple et devient la seule fille membre du groupe des jeunes du quartier.
Connaissant bien Mieczyslaw Bargiel, le futur commandant "Roger" du maquis polonais, qui vient vivre au Magny à son mariage en 1940, elle devient naturellement son agent de liaison quand le maquis se développe au moment du Débarquement.

 

C'est Claudine qui réceptionne l'envoyée de Paris, Madeleine Oboda "Catherine", lorsqu'elle vient organiser un transport d'armes des FTP-MOI de Montceau vers ceux de Paris…  C'est elle aussi qui est choisie pour remettre symboliquement le drapeau brodé par une résistante de la Saule au bataillon Mickiewicz, lors d'une cérémonie tenue au maquis le 26 août 1944.

Femme exceptionnellement ouverte et sympathique, elle n'hésita jamais à me consacrer son temps pour répondre à mes interminables questions ou pour commenter les documents d'archive ou les anciennes photos que je lui soumettais…

 

Avec "Claudine" disparaît probablement une des dernières personnes porteuses d'une mémoire vive de l'action de la MOI dans le bassin montcellien...

 

 

 Hier au maquis, aujourd'hui à la caserne,

demain, en route vers la Pologne.

Les femmes de Montceau-les-Mines offrent son étendard au bataillon Mickiewicz ;

à droite l'agent de liaison des maquisards, la jeune citoyenne Grobelna

 

L'étendard en question, conservé au Musée de l'Armée polonaise, à Varsovie

 



14/02/2013
3 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 442 autres membres