Résistance polonaise en Saône-et-Loire

Résistance polonaise en Saône-et-Loire

Jan KULPINSKI, chef régional POWN

 

 

Jan Kulpinski est né le 11 novembre 1897 à Glinik-Charzewski, village du canton (powiat) de Strzyzów, voïvodie de Lwow, à une trentaine de kilomètres au Sud-Ouest de Rzeszow  (ex voïvodie Podkarpackie), dans la Pologne alors occupée par l'empire austro-hongrois.

Il vit dans une famille de petits paysans ; au début du siècle, la famille s'exile aux Etat-Unis. Les parents ne pourront s'y intégrer et rentreront vite au pays. Jan décide de rester, mais garde son cœur tourné vers la Pologne.

Le 22 septembre 1917, alors que l'espoir grandit de voir les événements de la première guerre mondiale aboutir à un retour à l'indépendance, il répond aux recruteurs d'une armée polonaise à l'Ouest et gagne le Canada, le 2 octobre, afin de suivre un entraînement.

Le 1er mars 1918, il s'embarque pour la France où il est intégré à l'armée polonaise du général Haller, qui se forme sur le sol français.  

 Il combattra dans la 1ère division, 2ème régiment, 1er bataillon, 2ème compagnie jusqu'à l'armistice du 11 novembre 1918. Le 15 avril 1919, il regagne la Pologne qui vient de recouvrer son indépendance et se trouve engagé dans la guerre contre les Bolcheviques, sur le front ukrainien (batailles d'Iwanowicze, Rownowo, Oleskow). Il est démobilisé le 2 décembre 1920, avec le grade de sergent.

Il rejoint alors le village familial ; le 18 octobre 1922, il épouse Maria Mendelowska et s'installe avec elle à Zarnowo, autre village du canton de Strzyzów.

Trois enfants naîtront de cette union.

Durant ces années, Jan Kulpinski est resté réserviste de l'armée polonaise. Il exerce le métier de tourneur ; mais la misère régnant alors dans la contrée, il prend la décision de s'expatrier à nouveau, cette fois vers la France.

Le 7 octobre 1929, il est embauché à la mine de fer d'Amermont-Dommary à Bouligny, dans la Meuse ; il y restera jusqu'au 27 février 1937, avec une brève mise à pied de trois semaines en janvier 1933. Le 2 avril 1937, il entre à la mine d'Algrange, dans le département de la Moselle, qu'il quittera le 31 mai 1940.  

Durant cette période lorraine, il garde le contact avec l'armée polonaise ; on peut supposer qu'il

travaille pour les services de renseignement au sein de l'émigration. La défaite de 1940 arrivant, l'annexion de la Moselle entraîne l'évacuation d'une partie de la population, dont de nombreux mineurs qui vont travailler dans d'autres bassins. Jan Kulpinski se dirige vers l'Isère et se fait embaucher aux mines d'anthracite de la Mûre où il travaillera du 10 juin 1940 au 12 juillet 1942. C'est là qu'il rejoint l'organisation POWN, dont il dirigera une section dans un quartier de la Mûre. En raison très probablement de son lien avec les milieux militaires, il reçoit du colonel Zdrojewski, la responsabilité de chef régional de l'organisation POWN-Monica pour la Saône-et-Loire et la Nièvre, avec le grade de sous-lieutenant.

Il donne donc sa démission des mines de la Mûre, passe clandestinement la ligne de démarcation, et deux jours plus tard, le 14 juillet 1942, prend son commandement à Montceau. Son supérieur direct est le chef du groupe Sud du réseau POWN-Monica, Bogdan SAMBORSKI, basé à Lyon.

A Montceau, il mène une vie de militant clandestin : il travaille comme manœuvre dans diverses sociétés sous-traitantes de la mine (dont la société de terrassement Corbières). Il loge dans un garni pour ouvriers polonais, au 22 de la rue du Plessis dans le centre de la ville.

Au lendemain de la libération de la Saône-et-Loire, il commande un temps la station militaire polonaise n°5, chargée du recrutement de soldats pour l'armée d'Italie.

Il devient alors secrétaire de l'Union Centrale des Polonais en France jusqu'en 1946.

Il sera ensuite secrétaire du parti PSL en France.

Jan Kulpinski (en bas au centre) organise une cérémonie

pour le 10ème anniversaire de la mort du général Sikorski

(Montchanin - juillet 1953)

 

Bien connu dans les communautés polonaises de la région, Jan Kulpinski y incarnait le patriotisme polonais. On rapporte que des anciens avaient pris l'habitude de l'aborder amicalement en lui demandant "Alors Janek, où en est l'indépendance de la Pologne ?"

Continuant de mener une vie des plus modestes, Jan Kulpinski est mort à Montceau-les-Mines le 11 juin 1960. 

 

Décorations :

Polonaise - Croix des Vaillants, obtenue le 8 juin 1945 à Londres.

Française - Croix de Guerre avec étoile de Bronze, attribuée le 30 décembre 1947. 


 



18/08/2010
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