Résistance polonaise en Saône-et-Loire

Résistance polonaise en Saône-et-Loire

juillet 2012 : Waclaw Ambroziewicz

 

 

 

 

Né le 9 novembre 1923 dans la région de Sandomierz, Waclaw Ambroziewicz arrive avec sa mère  à Montceau-les-Mines en 1929, pour y rejoindre le père embauché 2 ans auparavant au puits Saint-Pierre.

La famille vit d'abord dans des conditions difficiles dans les vieilles habitations de la tuilerie Saint-Pierre puis à Rouverat.

Enfant unique, Waclaw fréquente l'école publique du Bois-du-Verne, puis l'école polonaise des Georgets. Mais devant la faiblesse du niveau, ses parents l'inscrivent à l'école publique de la rue de l'Est où il obtient son Certificat d'Etudes, puis durant un an à l'Ecole Primaire Supérieure.

Après une année passée comme apprenti chez un artisan oculiste, il prend la décision d'aller à la mine, comme ses copains, et se retrouve jeune manœuvre au crible 3 du puits des Alouettes, puis à l'usine de boulets où règnent des conditions de travail hallucinantes. Il devient ensuite charretier à la carrière de Lucy, puis au puits Darcy où, vers 17 ans, il est envoyé travailler au fond…

A Noël 1939, la famille reçoit un aviateur, Dobieslaw Rozewicki - voir Noël des aviateurs .

L'occupation arrivée, le père emmène toute la famille près d'Autun où il se fait embaucher à la mine des Thélots et parallèlement chez un exploitant agricole. C'est le moyen qu'il avait trouvé pour régler définitivement la question du ravitaillement ! Waclaw, lui, est alors employé dans une société de terrassement qui travaille à l'entretien des routes et des voies ferrées.

  

Avec ses camarades de travail de l'Autunois, il a ses premiers contacts avec la Résistance ; mais c'est au retour de la famille à Montceau courant 1943 (suite à une décision inexpliquée du père), qu'il s'engage véritablement chez les FTP polonais, alors qu'il a repris son travail au puits Darcy.

Durant la période sédentaire, il a une activité modeste et se souvenait surtout de distributions de tracts, en appui à deux copains plus engagés, Jan Cichy et Sywek Rzeczynski. Le nom de guerre qu'il s'est choisi, "Mermoz", en souvenir du grand aviateur, révèle son imaginaire de l'époque, tourné plus vers le progrès et l'intégration à la France, que vers l'héritage polonais.

Le 10 juillet 1944, il gagne le maquis de Mieczyslaw Bargiel à Aigrefeuille, qui allait bientôt s'appeler bataillon Mickiewicz. Il est affecté à la 1ère compagnie, 3ème détachement, 1er groupe.

Durant l'été, il participe aux barrages dont est chargé le bataillon, en protection du massif d'Uchon. Il est présent à l'accrochage de Marmagne, le 5 septembre - voir article -, puis à la bataille pour la libération d'Autun.

La Libération venue, il reste mobilisé ; le 15 octobre 1944 il s'engage dans la 1ère Division Française Libre qu'il suit d'abord vers les Vosges puis sur le front de la poche de Royan. Le 31 janvier 1945, il est versé, à Besançon, au 19ème Groupement d'Infanterie Polonaise (19ème GIP). Son histoire rejoint alors celle de cette unité, racontée dans plusieurs pages de ce site : ici, ici et , avec la traversée du Rhin et les premières semaines d'occupation en Forêt Noire.

Mais Waclaw a une vision de son avenir tournée vers la France où l'attend sa fiancée et non vers la Pologne ; comme beaucoup de ses camarades, il ne suivra pas le 19ème GIP lors de son départ pour Varsovie. Il reviendra vers Dijon, pour y être démobilisé le 1er août 1945.

Le 1er septembre, il reprendra son métier de mineur et vivra dans le quartier des Gautherets (Saint-Vallier), cruellement marqué ces dernières années par les atteintes de la silicose.

 

 

 

 

(Cliquer sur les cartes pour agrandir)

 

 

 

Sur cette étrange carte de l'Armée française, on remarque l'aigle sans couronne de la Pologne communiste et la signature de B. Maslankiewicz

 

A Villingen, juillet 1945...

 



09/09/2012
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