Résistance polonaise en Saône-et-Loire

Résistance polonaise en Saône-et-Loire

Ladislas LACH, organisateur de la POWN...

 

 

 

Dans les récits locaux concernant le mouvement POWN, n'apparait jamais clairement le passage du précurseur de la résistance, Stanislaw Rychlik, au dirigeant régional Jan Kulpinski. Le premier quitte Montceau dès janvier 1941 pour aller s'installer de l'autre côté de la ligne de démarcation, au Mont-Saint-Vincent, et temporairement à Lyon ; l'autre arrive de l'Isère en juillet 1942 - revoir leur biographie Rychlik et Kulpinski .

 

En réalité, la continuité passe par la direction nationale de l'organisation POWN, créée courant 1941 en zone Sud et dont la direction était installée à Lyon (ville non occupée jusqu'à novembre 1942) ; fin 1941, un responsable est désigné pour implanter la POWN parmi l'immense population polonaise du Nord/Pas-de-Calais, il s'agit de Stanislas Lach. Par l'entremise probablement de Rychlik, très souvent présent à Lyon, il utilise les filières de la région montcellienne lors de ses passages de la ligne de démarcation. En contact avec les animateurs de la résistance locale, c'est lui qui supervisa la mise en place d'une organisation POWN structurée, lorsque revenu à Lyon, il devint chef de la région lyonnaise. 

 

 

 

Ladislas Lach est né le 20 juin 1900 à Wrocieryz, petite agglomération située au Sud de Kielce, dans la partie de la Pologne alors occupée par la Russie tsariste. On connait peu de choses de sa vie en Pologne, sinon qu'il y poursuit des études supérieures et obtient une licence de lettres. En 1928, il est diplômé d'une école d'officiers de réserve de l'infanterie, au grade de Lieutenant de réserve. A une date indéterminée, il part pour la France afin d'y enseigner le Polonais auprès des enfants de l'émigration. A la veille de la guerre, il réside à la Madeleine dans le Nord, où il est professeur de langue polonaise.6y

Après l'invasion conjointe de la Pologne par les troupes de l'Allemagne nazie puis de la Russie soviétique, il participe à la campagne de 1940 au sein de9 l'Armée polonaise reconstituée en France, en tant que sous-lieutenant affecté au centre d'instruction de Coetquidan. Il est démobilisé à Lyon le 31 août 1940 et affecté au 972ème Groupe de Travailleurs Etrangers. Il travaille alors au sein du Secrétariat régional de l'Union des Polonais en France, 7 rue Crillon à Lyon, où il est alors domicilié.

 

 

 

Le 15 janvier 1941, il regagne le Nord où il devient inspecteur d'enseignement secondaire des écoles polonaises de la zone occupée, fonction lui permettant de visiter les communautés polonaises ; le 1er novembre 1941, lors d'un voyage à Lyon, il est nommé aux fonctions d'organisateur du Groupe Nord POWN, avec le grade de Lieutenant, sous le pseudo « François Christophe ». Il développe alors une intense activité pour implanter l'organisation POWN en zone occupée et déclare avoir recruté directement environ 400 membres. Jusqu'en juin 1942, il effectue une 15aine de voyages clandestins à Lyon, empruntant le plus souvent les filières polonaises de passage de la ligne de démarcation dans la zone de Montceau-les-Mines.

Recherché par la Gestapo, il doit quitter alors le Nord / Pas-de-Calais et retourne s'établir dans la région lyonnaise ; il réside à Villeurbanne et devient membre du quartier général de l'organisation POWN-Monica, Groupe Sud avec la fonction de chef de la région lyonnaise. Cette région POWN divisée en 4 secteurs compte 12 compagnies, couvrant 9 départements (Rhône, Isère, Savoie, Haute-Savoie, Ain, Allier, Saône-et-Loire, Loire, Puy-de-Dôme). Au 6 juin 1944, l'effectif enregistré est de 1200 membres.

Le 23 janvier 1943, il est arrêté en pleine rue de Lyon par la police allemande, en raison simplement de sa nationalité polonaise ; il reste interné au fort Montluc jusqu'au 5 février 1943 et est alors libéré, sans avoir été reconnu, sur intervention de Mr Billecoque, ancien consul de France en Pologne et alors directeur du Bureau des Affaires polonaises à Lyon. La Gestapo prend conscience de son erreur trois jours plus tard, le contraignant à entrer dans la clandestinité jusqu'à la Libération.

Son épouse, qui milite dans le réseau polonais de renseignement F2, sera arrêtée en juillet 1944 et déportée en Allemagne, au camp de Ravensbrück.

La Libération venue, il s'engage dans l'Armée polonaise et est envoyé en Grande-Bretagne, où il sera démobilisé en 1948.

 (cliquer sur la citation pour agrandir)             

 

 

 

Autres décorations : Croix de Guerre polonaise, Croix d'Or du Mérite avec glaives, War Medal

 

La biographie a été reconstituée à partir des archives du Service Historique de la Défense (SHD - Bureau Résistance à Vincennes et BAVCC à Caen), d'où proviennent également les documents photographiques. Recherche menée avec Jean Medrala, que je remercie.

 

 

Un signe de la présence de Ladislas Lach à Montceau : Il s'agit d'une attestation délivrée par lui-même après la guerre et retrouvée dans les papiers de Wiktoria Kloska, la jeune fille qui participait à ses passages de la ligne de démarcation...

 

 

                                             (cliquer pour agrandir)

 

 



02/01/2012
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