Résistance polonaise en Saône-et-Loire

Résistance polonaise en Saône-et-Loire

juin-juillet 1944 - Dziubek et Simon dans l'Ain

 

 

Le récit ci-dessous puise ses sources :

1/ sur le site internet très documenté http://www.maquisdelain.org

2/ et principalement dans le livre de Terrier Georges et Beer Robert-Michel, Avec les maquis de l'Ain : la Compagnie Lorraine, une unité parmi les autres, édité par l'Association des anciens des maquis de l'Ain et du Haut Jura, Bourg-en-Bresse, 1988.

 

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C'est le 6 juin 1944, jour du débarquement, qu'est officiellement constituée la "Compagnie Lorraine" par décision du PC départemental des F.F.I. de l'Ain, regroupant avec d'autres éléments les restes d'un premier maquis qui portait ce nom ("Lorraine"). Elle est placée sous le commandement du Sous-Lieutenant Léon BOGHOSSIAN. Sous-officier d'active au sein du 3ème régiment de la Légion Etrangère en Afrique du Nord, il avait été fait prisonnier sur le front tunisien  en novembre 1942 puis rapatrié d'Italie en mai 1943. En novembre 1943, il rejoint le premier maquis "Lorraine" dans l'Ain et participe aux longs combats de l'hiver 1943-1944 au sein des troupes, maquis et sédentaires de l'A.S. que commande Henri Roman-Petit.

C'est cette nouvelle "Compagnie Lorraine", formée à l'origine de 74 combattants (elle atteindra la centaine au cours de l'été), solidement encadrée par BOGHOSSIAN et 16 sous-officiers, et bien armée grâce aux parachutages du printemps, que vont rejoindre presque simultanément Robert SIMON, en provenance de Saône-et-Loire, et Stanislaw DZIUBEK, qui arrive de Miribel, ville du Sud-Est du département, voisine de Lyon.

Les états des effectifs de la "Compagnie Lorraine", reproduits dans l'ouvrage de Georges Terrier et Robert-Michel Beer, montrent ainsi que Robert SIMON a été incorporé le 11 juin 1944, avec le pseudo de "Bernard", tandis que Stanislas DZIUBEK arrivait le lendemain 12 juin et se faisait appeler "Stanis". On voit aussi (état au 19 juin) que DZIUBEK appartient d'abord à la 2ème section "Naucourt", alors que SIMON est versé immédiatement dans le Groupe Franc "Paul" ; précisons qu'en sus de l'organisation principale de la Compagnie, en sections et groupes, le Groupe Franc, fort d'une dizaine d'hommes, est une unité de type commando, formée des maquisards les plus aguerris. On voit aussi qu'ultérieurement (état au 26 juin), "Stanis" passera lui-aussi au Groupe Franc, qui s'appelait alors G.F. "Benoît" et comptait une quinzaine d'hommes…

 

 

La Compagnie n'était qu'une composante d'un vaste dispositif F.F.I départemental, réparti en trois groupements : deux (groupements Nord et Sud) se partageaient la partie montagneuse à l'Est du département, en contact du Jura, de la Haute-Savoie, de la Savoie et de l'Isère ; le groupement Ouest occupait la partie occidentale, au relief plat, en contact de la Saône-et-Loire et du Rhône… La Compagnie Lorraine était rattachée au Groupement Sud.

Le 11 juillet 1944, les Allemands lançaient un effectif global estimé à 35 000 hommes à l'assaut de ces forces, avec pour objectif de liquider la résistance dans les massifs montagneux ; l'opération était simultanée à celle du Vercors. Pour ce faire, cinq colonnes puissamment armées, épaulées par de l'artillerie et de l'aviation, devaient converger vers Oyonnax. Une partie de la Compagnie Lorraine (dont la moitié de son Groupe Franc) fut appelée pour appuyer les forces du groupement Nord en difficulté sur l'axe Bellegarde - Nantua, aux environs des villages de  Châtillon-en-Michaille et de Trebillet (voir carte).

 

- Le département de l'Ain -

 

 

1 - Trébillet        2 - Billat, refuge des sœurs Westreich (voir article )

  

Une partie du Groupe Franc participa à cette action, au cours de laquelle la progression des Allemands fut stoppée. "Stanis" et "Bernard" étaient de cette affaire, et c'est dans la confusion de ces combats qu'ils disparurent…  Dès le 12 juillet, Robert SIMON était porté absent, avec un autre soldat du Groupe Franc (BONNARY, dit "Jean-Louis 2"). Au regroupement final de la "Compagnie Lorraine", le 27 juillet à Giron, on constata également la disparition de Stanislas DZIUBEK et de plusieurs autres maquisards…

Contrairement aux suppositions de leurs chefs, ces deux-là n'étaient ni morts, ni prisonniers… Ils avaient seulement choisi de regagner la Saône-et-Loire...

 

Voir la suite : "Mort de DZIUBEK et SIMON"

 



08/07/2013
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