Stanislaw Kawa est né le 24 juin 1914 à Sobniow (Pologne), dans l’actuelle voïvodie des Basses-Carpates (Podkarpackie). Il suit des études de chimie puis entre à l’école d’officiers de Cracovie.
Militaire de carrière, il s’engage dans l’armée active en 1937 mais on ne sait pas quel est son trajet durant la campagne de Pologne de 1939. Après la défaite, il trouve un chemin vers la France et rejoint l’armée polonaise qui se reconstitue sous les ordres du général Sikorski. Début 1940, il séjourne au camp de Plélan-le-Grand (Loire Inférieure) où il est intégré, avec le grade de sous-Lieutenant, au sein du 8ème RIP de la IIIème Division d’Infanterie polonaise en cours de formation. Devant l’avancée allemande et après la dissolution de sa division, le 19 juin 1940, aux environs de St-Nazaire, il franchit la Loire et après un long périple se fait démobiliser à Lyon, le 15 novembre 1940.
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- le lieutenant Kawa-Topor en 1945 -
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Affecté au 972ème Groupe de Travailleurs Etrangers à Grenoble, il obtient la possibilité de reprendre des études ; durant les années scolaires 1940-1941 et 1941-1942, il suit les cours de l’Institut d’Enseignement commercial rattaché à la faculté de Droit et en obtient le diplôme ; il réside alors à l’hôtel Terminus..
Avec l’occupation de la zone Sud par les Allemands et les Italiens à partir du 11 novembre 1942, la situation des militaires polonais qui y résident devient très difficile ; le colonel Jaklicz, nommé responsable des militaires polonais en France le 1er janvier 1943, installé lui aussi à Grenoble, met en place une organisation d’évacuation terrestre vers l’Angleterre, par l’Espagne, qui prendra en charge ces militaires polonais mais aussi les aviateurs et autres militaires alliés récupérés par des réseaux polonais. Cette organisation d’évacuation, dénommée « EWA », comporte trois lignes autonomes, partant de Grenoble et aboutissant à Barcelone. Le sous-Lieutenant Kawa est responsable de la ligne d’évacuation qui passe par Toulouse, Pamiers, Andorre. Il assure personnellement de nombreux convoyages, les petits groupes de fuyards étant confiés, pour la traversée des Pyrénées et la poursuite du voyage jusqu’à Barcelone, à des passeurs locaux, souvent des Républicains espagnols qui trouvent là l’occasion de continuer la lutte mais aussi de gagner leur vie…
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Les filières EWA fonctionneront jusqu’aux premiers mois de 1944, période où les militaires polonais restés sur le sol français seront maintenus sur place pour participer aux combats de la Libération. Elles auront permis l’évacuation de près de 1300 personnes.
Sa mission au titre d’EWA terminée en avril 1944 (il aura donc conduit le passage en Espagne d’environ 300 personnes), Stanislaw KAWA, qui a obtenu le grade de Lieutenant en janvier 1944, reçoit du ministère polonais de la Défense (Londres) la mission d’encadrer l’un des maquis en cours de formation par la résistance POWN. Les choses traînent cependant en longueur durant plusieurs mois, pour lesquels on ne sait rien de son activité ; il reçoit finalement le commandement du bataillon qui se met en place en Saône-et-Loire, dénommé sur le papier bataillon « Kielecki », puis dans les faits bataillon « Podhalanski ».
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- Stanislaw Kawa à Grenoble - |
Ce n’est que le 24 août 1944 qu’il prend son commandement au château de Marigny, à 5 kilomètres de Montceau-les-Mines, où le maquis POWN s’est déjà installé. Il porte alors le nom de guerre de « Topor » et organise l’entraînement militaire des volontaires ; il les dirige lors des opérations des deux dernières semaines de l’Occupation : contrôle des routes conduisant vers Chalon-sur-Saône, puis libération de Blanzy et Montceau, le 6 septembre 1944.
Conformément aux accords qui ont été passés le 28 mai 1944 entre Jacques Chaban-Delmas, délégué militaire national FFI, et le lieutenant-colonel Zdrojewski « Daniel », chef militaire de la résistance POWN Monica-W, « Topor » est placé sous le commandement militaire FFI de Saône-et-Loire,
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Défilé de la libération à Montceau (7 sept. 44)
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directement sous les ordres du capitaine Paul Mercier « Benoit », commandant du 2ème bataillon du régiment du Charollais et chef militaire de la région montcellienne, dont le PC est à Marizy.
La libération venue, le maquis polonais, qui compte alors 250 hommes et s’est installé dans l’école du quartier de la Sablière, est démobilisé fin septembre 1944. Les volontaires (environ 180) prennent un engagement dans l’Armée polonaise et sont envoyés sur le front italien, rejoindre les rangs de l’armée du général Anders.
Est créé alors un organisme, le 5ème centre de regroupement de l’Armée polonaise en France, qui continue de prendre des engagements jusqu’en avril 1945. Stanislaw Kawa-Topor en est le chef. C’est sous ce nom, associant son patronyme familial à son pseudonyme de résistance, que, le 22 novembre 1945, il épouse à Montceau-les-Mines Geneviève Piasecka, fille d’un mineur de la Sablière, et agent de liaison de la résistance POWN. Le couple partira ensuite pour Châlons-sur-Vesle (Marne), où Topor est affecté dans l’encadrement d’un camp de prisonniers allemands relevant de l’Armée américaine.
Il est démobilisé le 15 novembre 1946 et on perd sa trace à cette date…
Sources : Archives départementales de l’Isère, SHD BRSGM 16P317384, Jean Medrala (filières "Ewa")
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Autre vue (un jour suivant ?) - ph Aimé Juillet, collection Physiophile
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