La catastrophe du puits Darcy - 23 février 1939
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Quelques mois avant le déclenchement de la guerre, l'année 1939 fut marquée à Montceau par une catastrophe minière, comme il ne s'en était plus produit depuis le siècle précédent (puits Sainte-Eugénie en 1895). Paradoxalement c'est l'installation la plus moderne qui fut frappée : le puits Darcy 1 - où s'était produit l'explosion - avait été mis en exploitation en mars 1928, le puits Darcy 2 en février 1934 ; la mécanisation y était développée, avec un recours accru à l'électricité, autant pour les locomotives de traction que pour l'éclairage individuel des mineurs qui abandonnaient ainsi les lampes à flamme. Les journaux locaux (Progrès et Courrier de S&L) allaient accorder une large place à l'évènement. Les articles reproduits ci-dessous (conservés par un vieux compagnon) vous permettent de revivre ces sombres journées au cours desquelles allait s'égrener l'annonce de la mort successive des blessés. Ils allaient être finalement 16 à succomber à d'atroces brûlures. Or, signe de l'époque et de la sociologie des mineurs de fond, la plupart des morts étaient étrangers : parmi les victimes on comptait onze Polonais, quatre Français et un Italien.
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Mais l'émoi de la population n'eut pas de coloration nationale, c'est tout le peuple de Montceau qui se rassembla le samedi 25 février pour assister aux obsèques des 12 premières victimes ; un article mentionne une foule de 15.000 personnes (pour une population totale du bassin d'environ 47.000 habitants), rassemblée derrières les institutionnels, politiques, industriels, syndicaux, diplomatiques (les consuls de Pologne et d'Italie étaient présents).
A la veille de la guerre, cette communion devant la mort symbolise le chemin parcouru depuis les premières arrivées des mineurs polonais, 20 ans auparavant... Elle marque un moment important de l'intégration de la population polonaise et prépare certainement le combat commun qui va bientôt s'engager.
Le Courrier |
Le Progrès |
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(sources des 3 ph ci-dessus : imprimeur Georges Coquelu, confiées par Mme O. Coutaudier)
Après cette cérémonie centrale, les corps sont emmenés dans les différents quartiers, où sont célébrées les cérémonies religieuses. Les deux photos ci-dessous montrent la sortie de la chapelle du quartier polonais des Gautherets, où habitaient plusieurs des victimes...
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Le poème ouvrier "l'accident à la mine" - cliquer ici
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