Mieczyslaw KANTOCH, mineur de Chizeuil, tué dans l'armée Sikorski
GS – 2 juillet 20
Tué de la campagne de 1940,
Mieczyslaw KANTOCH, mineur de Chizeuil.
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Comme il en est pour tous les soldats de la campagne de 40 tués sous l’uniforme de l’armée polonaise reconstituée en France, dont nous n’avons pas retrouvé la liste, c’est par sa famille que notre attention a été attirée sur le cas de Mieczyslaw Kantoch. Merci donc à son neveu, Michel Kantoch de nous avoir alertés !
Les Kantoch sont une famille issue de Zagorze, en Silésie, tout comme des Bargiel à qui ils sont liés et dont on connaît bien un membre, Mieczyslaw, qui sera le commandant « Roger » du maquis FTP-MOI polonais de Saône-et-Loire.
Les Bargiel furent trois à arriver en France au début des années 20 : Ładisław (né en 1889, père du commandant « Roger ») qui fut dirigé sur le bassin minier de Montceau, son frère Jan (1891) qui se retrouva dans le Pas-de-Calais et leur sœur Rozalia (1896) qui allait passer sa vie à Chalmoux dans le Sud-ouest de la Saône-et-Loire. Elle y arriva avec son mari, Tomasz Kantoch (1891), issu lui aussi de Zagorze, qui avait été embauché aux mines de Chizeuil.
Si les Bargiel des Gautherets allaient avoir 5 enfants (nés entre 1917 et 1931), les Kantoch de Chalmoux en avaient 7 (nés entre 1914 et 1929).
Un regard sur les mines de Chizeuil
(Sources : brochure publiée par l’association des Amis du Dardon, "Histoire d’une mine : CHIZEUIL", Gueugnon, 2004 - divers sites internet)
Situé sur la petite commune de Chalmoux, entre Bourbon-Lancy et Gueugnon, le minerai de fer de Chizeuil a été exploité dès le Moyen-Age pour alimenter des bas-fourneaux locaux. Au XVIIIème siècle le minerai de fer était employé par les forges de Beauchamp à Neuvy-Grandchamp, près de Gueugnon. La teneur en fer du gisement s’épuisa peu à peu, et à partir de 1875, on se tourna vers l’extraction de pyrites de fer et de cuivre, le pyrite de fer permettant la production industrielle d’acide sulfurique. L’activité s’arrêta en 1963…
Au recensement de 1936, la commune de Chalmoux comptait 1292 habitants, dont 204 étrangers, la plupart polonais. Ceux-ci étaient arrivés au fil des années 20 pour travailler à la mine. Celle-ci allait au plus fort de l’activité occuper environ 500 ouvriers. En 1940, elle employait 135 étrangers dont 118 Polonais, qui résidaient pour la plupart dans la cité de baraques de Chizeuil. C’est là, au numéro 23, que le recensement de 1936 révèle la présence Tomasz et Rosalie Kantoch, avec leurs 7 enfants : Casimir né en 1914, Mieczyslaw (1919), Stefania (1922), Antoni (1924), Jadwiga (1925), Edward (1928) et Tomasz (1929).
C'est cette même année, que le père Tomasz allait mourir prématurément, le 10 avril 1936. Il avait 45 ans...
Lorsque le 29 septembre 1939, le consulat polonais procède au recensement des citoyens polonais entre 17 et 45 ans, qui sont mobilisables dans l’Armée que le général Władysław Sikorski rassemble en France, ils sont 97 habitants de Chalmoux à se présenter, puis à être appelés au camp de regroupement de Coëtquidan, dans le Morbihan.
Parmi eux, se trouvent les 2 aînés de la fratrie Kantoch, Kazimierz et Mieczysław…
Le sort de Mieczysław Kantoch
A Coëtquidan, il est versé dans la 1ère Division d’Infanterie (division de Grenadiers), commandée par le général Bolesław Bronisław Duch - Histoire de cette division
Mietek est enregistré sous le N° matricule 13.547; il appartient au 2ème régiment, 3ème compagnie.
Durant la campagne de 1940, cette Division va être déployée dans l’Est de la France, en réserve de la 4ème armée française. Elle participera à la couverture de la retraite après l’attaque allemande, en particulier dans le secteur du canal de la Marne au Rhin, près de Lunéville. C’est dans ces violents combats, alors que le maréchal Pétain vient de demander l’armistice, que Mieczysław Kantoch sera tué le 18 juin 1940. Dans une zone ravagée par les combats, évacuée initialement par beaucoup de Français, son corps ne sera finalement identifié et mis en bière que le 21 avril 1941 et enterré au cimetière de la commune de Vaucourt (Meurthe-et-Moselle).
Après la guerre, sa mère, Rosalie Kantoch (née Bargiel) dut faire de multiples démarches pour connaître ce qui était arrivé à son fils ; il ne semble pas que son souhait de le voir reconnu « Mort pour la France » ait été exhaussé…
Dans la famille, autres destins…
On ne sait pas ce que fut la campagne de 1940 de son aîné Casimir, ni s’il participa à la résistance. On sait seulement, qu’aux alentours de la Libération, il rejoignit le bataillon Mickiewicz commandé par son cousin Mieczysław Bargiel ; il fut intégré avec lui dans la 1ère Armée française en février 1945 et participa aux derniers combats de la guerre au sein du 19ème GIP (Groupement d’Infanterie Polonaise), puis aux premiers temps de l’occupation de la Forêt-Noire - voir cet épisode ICI. On le retrouve à l’effectif de la 5ème compagnie du 19ème GIP, qui sera démobilisé à Varsovie, en novembre 1945. Il restera toute sa vie en Pologne…
Les cousins germains des Kantoch de Chizeuil, les Bargiel des Gautherets (Saint-Vallier) traversèrent aussi ces années avec bien des souffrances. Les deux ainés avaient été mobilisés dans l’armée française, car la branche familiale s’était fait naturaliser en 1935. L’aîné Tadeusz, né en 1911, fut fait prisonnier et allait rester jusqu’en 1945 dans un stalag. Le suivant, Zenon, né en 1917, affecté au 48ème RI, fut tué le 14 juin 1940, quelques jours avant son cousin…
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